De temps en temps
Nid de rotin balance
Lent abandon des lignes des arbres des hommes
Dix feux du phare luisent
Visage noyé de pluie fine
Réfléchit au miroir la verticalité de soi
Hachures en apesanteur
De temps en temps
Tirer par la main le monde
La terre rétrécit à la fenêtre
Promenade en méandres intérieurs
Caresse de l’oubli du grain de peau
Cordage de pêcheur suspendu
Au fil immobile de sa propre histoire
De temps en temps
Entrelacs de sabots nonchalants
L’absence opaque hurle en silence
Cafetière rouge thé vert
L’escale au port devient trop longue
Empiler les heures en strates nuageuses
Choisir une tasse d’équilibre mélancolique
De temps en temps
L’étoffe soyeuse de rosée dégouline des pétales
Musique d’objets muets
Chemin faisant jeter sa poire à la soif
Faire un serment au vide
Lancer haut des mots à la tempête
Vaciller sur le fil d’une incrédule rêverie
Marie Bayssat